
Les marketplaces règnent-elles encore sur le e-commerce en 2025 ?
Souvenez-vous de vos derniers achats en ligne ? Combien d’entre eux avez-vous réalisés sur Amazon, AliExpress ou Cdiscount ? Les marketplaces semblent omniprésentes dans notre quotidien d’acheteurs connectés.
Je me rappelle encore l’époque, pas si lointaine, où commander un produit en ligne relevait presque de l’aventure. Aujourd’hui, quelques clics suffisent pour recevoir quasiment n’importe quoi dans les 24 heures.
Pourtant, quand j’observe le paysage e-commerce actuel, je constate des signaux intéressants. Des marques comme Sézane cartonnent sans vendre sur Amazon. Le « shop in bio » d’Instagram devient un réflexe pour toute une génération. Et que dire de ces nouvelles plateformes spécialisées qui attirent une clientèle lassée des géants impersonnels ?
Alors que j’échange régulièrement avec des entrepreneurs du digital, une question revient constamment : faut-il encore tout miser sur les marketplaces en 2025 ? Décryptons ensemble cette évolution fascinante du commerce en ligne, entre domination persistante et émergence d’alternatives crédibles.
Vous cherchez à optimiser votre stratégie e-commerce face aux marketplaces ? Notre cabinet de conseil spécialisé accompagne les marques dans leur développement digital. Découvrez nos services ou contactez directement nos experts pour un audit personnalisé de votre présence en ligne.
L’écosystème des marketplaces en 2025 : état des lieux
Le poids économique des marketplaces dans l’e-commerce mondial
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon les dernières données de Statista, les marketplaces ont généré plus de 3,5 billions de dollars de ventes en 2024, représentant environ 67% du commerce électronique mondial. Amazon continue de dominer avec près de 40% des parts de marché aux États-Unis, tandis qu’Alibaba règne sur le marché asiatique. En Europe, des acteurs comme Zalando ou Cdiscount maintiennent une influence considérable.
Cette domination s’explique par plusieurs facteurs clés. D’abord, l’effet réseau : plus une marketplace attire de vendeurs, plus elle devient attractive pour les consommateurs, créant un cercle vertueux difficile à briser. Ensuite, les économies d’échelle permettent à ces plateformes d’investir massivement dans la logistique, offrant des services comme la livraison le jour même que peu de commerçants indépendants peuvent égaler.
Comme l’explique l’étude annuelle du Digital Commerce 360, « les marketplaces ont développé un avantage compétitif difficilement rattrapable en termes d’infrastructure logistique et de densité d’offre. »
Les nouveaux modèles de marketplaces émergents
L’écosystème des marketplaces évolue constamment avec l’apparition de nouveaux modèles plus spécialisés. On observe notamment :
- Les marketplaces verticales : focalisées sur un secteur spécifique comme Etsy pour l’artisanat ou StockX pour les sneakers de collection
- Les marketplaces B2B : comme Alibaba.com ou Faire, qui révolutionnent les relations entre professionnels
- Les marketplaces de services : à l’image de Fiverr ou Upwork, qui appliquent le modèle aux prestations intellectuelles
- Les marketplaces locales : privilégiant les circuits courts et le commerce de proximité
Cette segmentation traduit une maturité croissante du marché, où la valeur ajoutée se construit désormais autour de l’expertise sectorielle plutôt que sur la simple agrégation d’offres.
Les défis actuels des grandes plateformes
Malgré leur position dominante, les grandes marketplaces font face à des défis inédits. La pression réglementaire s’intensifie, avec le Digital Markets Act en Europe ou les enquêtes antitrust aux États-Unis qui limitent leur capacité à exploiter leur position dominante. Forbes rapporte que « ces nouvelles régulations pourraient redistribuer les cartes dans l’écosystème e-commerce global. »
Par ailleurs, la saturation publicitaire sur ces plateformes fait grimper les coûts d’acquisition client, rendant plus difficile pour les vendeurs de maintenir leur rentabilité. Amazon a vu ses coûts publicitaires augmenter de 30% en moyenne entre 2023 et 2024, selon les données de Jungle Scout.
Vous vendez déjà sur les marketplaces mais cherchez à diversifier vos canaux de distribution ? Contactez nos consultants pour une stratégie omnicanale optimisée.
L’essor des canaux alternatifs : vers un rééquilibrage ?
Le renouveau des sites e-commerce propriétaires
Face à la commission moyenne de 15% prélevée par les marketplaces, de plus en plus de marques misent sur leurs propres sites e-commerce. Cette tendance du « direct-to-consumer » (D2C) s’est considérablement renforcée, portée par des solutions comme Shopify qui simplifient la création de boutiques en ligne professionnelles.
Selon Shopify, « les consommateurs expriment une préférence croissante pour l’achat direct auprès des marques, valorisant l’expérience authentique et la relation directe avec le fabricant. » Cette approche permet aux marques de contrôler entièrement leur image, leurs données clients et leur marge.
Des success-stories comme Allbirds ou Glossier démontrent qu’il est possible de construire des entreprises valorisées à plusieurs milliards sans dépendre des marketplaces. Ces marques ont développé des communautés fidèles autour de valeurs fortes et d’expériences d’achat différenciantes.
L’émergence du social commerce et du live shopping
Les réseaux sociaux se transforment rapidement en véritables canaux de vente. Instagram Shopping, TikTok Shop ou Pinterest Shopping redéfinissent le parcours d’achat en intégrant découverte et transaction au sein même des plateformes sociales.
Le live shopping, particulièrement populaire en Asie, gagne du terrain en Occident. Cette forme de téléachat moderne permet aux marques d’engager leurs audiences en temps réel tout en générant des ventes immédiates. Les taux de conversion atteignent jusqu’à 30% lors de ces sessions, bien supérieurs aux 2-3% moyens du e-commerce traditionnel.
L’IA et la personnalisation comme alternatives à la guerre des prix
L’intelligence artificielle bouleverse également les équilibres établis. Des technologies comme les moteurs de recommandation avancés ou les assistants shopping virtuels permettent aux sites propriétaires d’offrir une expérience personnalisée que les marketplaces, malgré leurs algorithmes puissants, peinent à égaler.
Des startups comme Nosto ou Dynamic Yield proposent désormais des solutions d’hyperpersonnalisation accessibles aux e-commerçants de taille moyenne, démocratisant des technologies autrefois réservées aux géants du secteur.
Vous souhaitez intégrer l’IA à votre stratégie e-commerce pour concurrencer les marketplaces ? Demandez un devis pour nos services d’accompagnement et boostez votre compétitivité digitale.
Les stratégies hybrides : concilier marketplace et indépendance
Le modèle « marketplace plus » des retailers traditionnels
Face à la menace des pure players, les retailers traditionnels contre-attaquent en développant leurs propres marketplaces. Walmart aux États-Unis ou Carrefour en France ont ainsi ouvert leurs plateformes à des vendeurs tiers, élargissant considérablement leur offre sans augmenter leurs stocks.
Cette approche « marketplace plus » combine les avantages du modèle marketplace (largeur d’offre, effet réseau) avec les atouts du commerce physique (proximité, service client en magasin). La complémentarité online/offline devient un avantage concurrentiel majeur face aux acteurs purement digitaux.
La stratégie multicanale des marques : être présent partout
Pour beaucoup de marques, la question n’est plus de choisir entre marketplaces et canal direct, mais plutôt comment orchestrer efficacement une présence sur tous les fronts. Cette stratégie omnicanale complexe exige une coordination fine entre différents canaux de vente.
Comme l’explique une récente étude de HubSpot, « les consommateurs d’aujourd’hui naviguent entre 3 à 5 canaux en moyenne avant de finaliser un achat, rendant essentielle une présence cohérente sur l’ensemble des points de contact. »
Les données client : nouvel enjeu stratégique de pouvoir
L’un des principaux inconvénients des marketplaces reste l’accès limité aux données clients. Dans un contexte où la connaissance client devient le nerf de la guerre marketing, cette limitation pousse de nombreuses marques à développer des stratégies hybrides.
Certaines utilisent les marketplaces comme canal d’acquisition tout en développant des tactiques pour rediriger les clients vers leurs propres canaux. L’insertion de QR codes sur les emballages, les programmes de fidélité exclusifs ou les offres spéciales pour un second achat direct sont autant de techniques pour récupérer la relation client.
Les consommateurs face aux marketplaces : comportements et attentes
Les nouveaux critères d’achat : au-delà du prix
Si le prix reste un facteur déterminant, d’autres critères influencent désormais les décisions d’achat en ligne. L’engagement éthique et environnemental des plateformes, la transparence sur l’origine des produits ou encore les conditions de travail des employés pèsent de plus en plus dans la balance.
Cette évolution profite aux plateformes alternatives comme Etsy ou Vinted, dont le positionnement autour de la seconde main ou de l’artisanat répond aux préoccupations croissantes pour la consommation responsable.
La confiance et l’authenticité : atouts des canaux directs
Face à la prolifération des contrefaçons et des faux avis sur les grandes marketplaces, les consommateurs expriment un besoin croissant d’authenticité. L’achat direct auprès du fabricant offre cette garantie d’origine que les places de marché peinent parfois à assurer.
Les marques de luxe l’ont bien compris, préférant majoritairement contrôler leur distribution en ligne plutôt que de risquer une dilution de leur image sur des plateformes généralistes. LVMH a ainsi développé sa propre plateforme 24S plutôt que de rejoindre Amazon.
La rapidité VS l’expérience : un faux dilemme ?
Longtemps, les marketplaces ont dominé grâce à leur efficacité logistique. Cependant, l’expérience d’achat souvent impersonnelle qu’elles proposent contraste avec les parcours immersifs développés par certaines marques sur leurs propres canaux.
Les consommateurs semblent désormais prêts à attendre quelques jours supplémentaires pour la livraison si l’expérience globale (de la découverte au service après-vente) est plus satisfaisante. C’est sur ce terrain de l’émotion et de l’engagement que les marques peuvent se démarquer des marketplaces.
Votre marque cherche à créer une expérience d’achat mémorable pour se différencier des marketplaces ? Prenez rendez-vous avec nos experts UX pour repenser votre parcours client.
Perspectives d’avenir : vers un nouvel équilibre
Les technologies qui pourraient redistribuer les cartes
Plusieurs innovations technologiques pourraient rebattre les cartes dans les prochaines années :
- Le Web3 et les marketplaces décentralisées : des plateformes comme OpenSea pour les NFT préfigurent un modèle de marketplace sans intermédiaire central
- La réalité augmentée et virtuelle : les expériences immersives pourraient avantager les marques proposant des univers cohérents plutôt que les catalogues hétéroclites des marketplaces
- Les solutions blockchain pour la traçabilité : permettant de garantir l’authenticité des produits, un avantage potentiel pour contrer les contrefaçons sur les grandes plateformes
Les adaptations réglementaires et fiscales attendues
Le cadre réglementaire continue d’évoluer avec une attention particulière portée aux pratiques des géants du numérique. Les obligations de transparence accrues, la responsabilité élargie des plateformes ou encore l’harmonisation fiscale internationale pourraient réduire certains avantages compétitifs des grandes marketplaces.
Prédictions pour 2025-2030 : vers une coexistence équilibrée ?
Si les marketplaces conserveront probablement une part significative du marché e-commerce, nous nous dirigeons vraisemblablement vers un équilibre plus nuancé. La domination écrasante des géants comme Amazon pourrait s’éroder progressivement au profit d’un écosystème plus diversifié où marketplaces spécialisées, vente directe et nouveaux modèles cohabiteront.
L’avenir appartiendra aux acteurs capables d’orchestrer intelligemment ces différents canaux plutôt qu’à ceux misantour sur une approche unique. La complémentarité des modèles s’imposera comme la norme, avec des frontières de plus en plus poreuses entre marketplace et site propriétaire.
Au-delà de la domination, vers une complémentarité intelligente
Les marketplaces continuent indéniablement d’exercer une influence majeure sur l’e-commerce mondial. Leur poids économique, leur puissance logistique et leur capacité d’innovation en font des acteurs incontournables du paysage digital. Cependant, leur domination n’est plus aussi absolue qu’elle a pu l’être.
L’émergence de modèles alternatifs, la prise de conscience des marques quant à l’importance de la relation client directe et l’évolution des attentes des consommateurs dessinent un futur plus équilibré. La vraie question n’est peut-être plus de savoir si les marketplaces dominent encore les ventes en ligne, mais plutôt comment tirer le meilleur parti de chaque canal dans une stratégie e-commerce globale et cohérente.
Pour les marques et retailers, l’enjeu sera de développer une approche hybride, utilisant les marketplaces comme amplificateurs de portée tout en construisant des expériences distinctives sur leurs canaux propriétaires. Pour les consommateurs, cette diversification promet plus de choix, plus de transparence et des expériences d’achat plus riches et personnalisées.
Vous souhaitez adapter votre stratégie e-commerce face à cette évolution du marché ? Notre équipe d’experts vous accompagne dans l’élaboration d’une approche sur mesure, optimisant votre présence sur les marketplaces tout en développant vos canaux directs. Contactez-nous dès aujourd’hui pour transformer les défis du commerce en ligne en opportunités de croissance.
Questions fréquentes sur les marketplaces et l’e-commerce
1.) Quelle est la différence entre une marketplace et un site e-commerce classique ?
Une marketplace met en relation vendeurs et acheteurs sur une même plateforme, tandis qu’un site e-commerce classique vend uniquement ses propres produits. Amazon est à la fois une marketplace (avec des vendeurs tiers) et un e-commerçant (avec ses produits propres).
2.) Quelles sont les alternatives aux grandes marketplaces comme Amazon ?
Les alternatives incluent les marketplaces spécialisées (Etsy, StockX), les plateformes de social commerce (Instagram Shop, TikTok Shop), les sites e-commerce propriétaires des marques ou encore les plateformes de seconde main comme Vinted ou Backmarket.
3.) Faut-il privilégier la vente sur marketplace ou sur son propre site ?
Il n’existe pas de réponse unique à cette question. Une approche hybride est souvent recommandée, utilisant les marketplaces pour leur visibilité tout en développant un canal direct pour construire la relation client et maximiser les marges.
4.) Comment les petites entreprises peuvent-elles concurrencer les marketplaces ?
En se concentrant sur des niches spécifiques, en offrant une expertise produit supérieure, en créant une expérience d’achat mémorable et en développant une relation personnalisée avec leurs clients que les grandes plateformes ne peuvent égaler.
Vous hésitez entre vendre sur votre site ou une marketplace ? Parlons-en ! Nos experts vous conseillent gratuitement.